TENEBRES
TENEBRES
De nombreux marins comme Baudelaire
Voient notre navire au bord du gouffre
Et se rie de cette tempête qui broie.
Partout les ombres sont errantes
Au fond de l’horizon qui pleure
Laisser monter le souffle mystérieux.
C’en est fait. Bravo aux démiurges
Qui, au soir de leurs souffrances
Nous ont prédit ces moments de potence.
Les nuées. Les nuées. Et les nuées partout.
L’espoir d’une vie après cette obscurité
Devient un vaste mensonge plein d’acuité.
Maladies, guerres, désastres, catastrophes,
Tout donne raison au vendeur d’illusion
Dont le cœur joyeux se dessine avec raison.
Mais, nous ne sommes pas indolents
Au point de croire que face au désastre
Qui s’émeut, plus rien n’est possible.
J’entends venant de partout, les cris
De vengeance. Ah, eh oui, des cris
De vengeance. La mer s’en va épaisse
Derrière elle, l’herbe verte et grasse.