AUBE

AUBE


La cloche de nuit vient de retentir
C’est minuit. Ça luit. Ça ne m’ennuie.
Dans l’amour que tu me donnes
Se rafraîchit le tombeau de mes peuples.

Ceux qui ont travaillé comme des condamnés
S’enfoncent dans l’abîme du sommeil comme des loups ;
Mérité. Ce que tu sèmes, tu dois le moissonner
La nuit est profonde. Elle n’ira pas jusqu’au bout.

Ceux qui travaillent sans s’emporter dans cet orage
C’est nous. Les Illuminés. Sans la rage
Envahissant les cœurs des hommes fiévreux
De doux rayons, rayons de vie germant du sol affreux.

L’errance, le désert, le désespoir, la honte, la frustration
Tous ces maux qui manquent de mots pour leur désignation
Se dissipent au fur et à mesure que le sang quitte le monde
Pour laisser place à une nouvelle vie rose et profonde.

Malgré les ombres folles, l’enfer éternel ou ces crimes
Qui avalent nos efforts, torpillent nos illusions et nos désirs
Minuit s’en va. De ce châtiment est entrain de naître moult plaisirs
Vert soleil consolant âmes déshonorées et lamentables victimes.

Malheur à ceux qui se moquent de nos rendez-vous
Malheur à ceux qui torpillent nos efforts , rient de tout
Rien ne va suspendre le temps avec ses azurs et étoiles
De rendre beau notre paradis. Vous avez notre parole.

Si tu veux voir l’ancien code s’effacer en miettes
Attends minuit. Regarde le ciel. Sur ta tête
Regarde le grand manteau emporter sa tempête
Et après. Après, regarde la lueur blanche qui monte.

L’aube c’est le soleil qui luit dans nos nuits sombres
L’aube, c’est la danse de l’Edjengui chez moi le Baka
L’aube, c’est la danse des crânes dans mon Tonga
L’aube, c’est le nouveau monde . La fin des ombres.

Nous parlons de tout ceci parce que nous avons vu l’Esprit
Descendre sur les vies de ceux qui ont veillé
Tout est nouveau. Le jour qui perce son placenta
C’est le règne des valeurs universelles. Le règne de l’Esprit.

Nous croyons en l’Esprit. Nous le voyons voguer à l’horizon
Nous croyons en l’Homme. Lui qui dans son accord mystique
Veut unir la vie et la mort, le jour et la nuit, cœur et raison
Afin de bâtir sa demeure belle et ne plus être un paralytique.


Le siècle des Lumières ne sortira plus de notre univers
On a beau plongé dans le remords, l’horreur, l’erreur
L’étincelle scintille dans notre cœur. Tout ce qui est à l’envers
Doit devenir droit. C’est le règne des constructeurs de vie.