VISAGES

VISAGES

Ainsi va le Sud !

Ainsi va aussi l’Occident ?

C’est comme ça chez nous

Le silence sur nos vies

C’est comme ça chez nous

Le silence sur nos maladies

C’est comme ça chez nous

Le silence sur nos projets

C’est comme ça chez nous

Le silence sur nos plans

C’est de la nausée tout cela

Mais hélas ! Que faire !

Rejoindre la diaspora, on est cuit !

Mais hélas ! Que faire !

Rester au pays et inhaler cette odeur !

Ça sent mal mais faut respirer

Y a pas mieux ailleurs sous la mélanine

C’est pareil à variable géographique.

C’est comme ça chez nous

Fiers d’être des noirs

Peau noire sang noir cœur noir

Sans remarquer notre amour du noir

Sans remarquer l’éternité de notre noir

Malgré la lumière de nos mensonges

Malgré la lumière de nos intrigues

Malgré la lumière de nos exils

Malgré la lumière de nos empoisonnements

Malgré la lumière de nos illusions

C’est comme chez nous

Prends-moi tel que je suis

Ferme seulement les yeux

Tu te demandes pourquoi mes frères

Des Amériques refusent d’être moi

C’est seulement parce qu’ils connaissent

Le soleil qu’on appelle Liberté

Et que moi, je me fais toujours tout petit

Sans jamais chercher à m’affranchir

Pour espérer toujours l’assistance

Et frustrer mes frères.

Tu sais l’âge d’or dont chantait

Le guide du Berger qu’on appelait

Vigny vient de rentrer dans son orbite

Quel désespoir pour ceux qui nous détestent

Nous autres les humains.  Nous autres humains

Parfois humains trop humains.

C’est comme ça chez nous

C’est même déjà notre culte

Veuille ne prendre que ce qui est bien

Je serai fier d’avoir apporté du mien

La loi de l’universel senghorien

Ne dit pas que tu arraches mon petit bien

Il nous dit de se donner nos petits biens

Parce qu’on est si semblable  si aimable

Veuille ne prendre que ce qui est bien

Pour ton amour pour moi

Pour mon amour pour Toi.