EPIMETHEE
EPIMETHEE
Celui qui ne sait jamais attendre
Celui qui a horreur des concertations
Celui qui se nourrit du sang des innocents
Celui qui pille sans rendre compte
Celui qui est voué à l’humiliation
Celui dont les marabouts on toujours trompé
Celui dont les financeurs fourrent dans le cul-de-jac
Celui dont le réveil tardif ne sera que négatif
Celui dont le dépôt des armes conduira à sa chute
Celui qui prit dans l’étau des compromis
Risque fort bien de rester à Fort boyard
Le bel rebelle regarde avec attention les appels de réconciliation qui lui sont adressés. Toujours imbu et arrogant, il rejette tout. Des émissaires sont même envoyés à ses genoux, il crache sur eux. Des grosses propositions sont même faites pour lui, il y démasque une tentative d’assassinat. Certains envoient des bébés de dix ans négocier avec des émissaires. D’autres, quand ils ont déposé les armes prétendent que le pouvoir leur reviendra tout de go. Ils confondent l’état de nature de Hobbes où le loup ne peut que l’emporter sur l’agneau à la société de Tocqueville où la loi du plus fort est diffuse par la victoire aux urnes et par la gestion du pouvoir suprême. Attendre est une blessure dans le cœur du rebelle. Il aime que ça aille vite. Il n’a pas de modèle à suivre. Il est son propre modèle. Ceux-là même qui lui envoient des émissaires et qu’il éconduit froidement sont ceux-là mêmes qui lui proposent des gros sous et des armes. Il rejette les émissaires et il empoche l’argent. Il vit loin des civilités. Mais que veut-il donc : le pouvoir suprême ou continuer à déstabiliser la région en occasionnant la mort des innocents, la fuite des populations et la chute des mariages ? Nul ne sait. Mais une chose est sûre : il mène la guerre de contrôle d’une région. Alors, quand, il a assez empoché de l’argent. Alors quand les émissaires ont réussi, je ne sais par quel truc, à le ramener à considérer que le pouvoir civil et le commandement suprême demandent de la préparation et du temps, quand enfin on lui a proposé le poste d’éternel vice-président qu’il refusait auparavant, et qu’il a finalement accepté, on se rend compte que ce type n’est guère un fin stratège. Peut-on accepter ce qu’on refusait avant ? Peut-on accepter quand on a tué des innocents ? C’est bête, non ! Notre rebelle est bête ? La lumière lui étant invivable, incapable de retourner à la caverne, la seule façon de lui donner une importance, c’est de l’envoyer à une mission ou à une conférence et de trouver un de ses anciens protégés pour qu’il l’élimine. Voilà le lourd tribut de récompense que le ciel accorde à ceux qui ont horreur de la clarté et qui tuent pour espérer ne jamais être tué et mourir.
Celui qui ne sait jamais attendre
Celui dont les financeurs fourrent dans le cul-de-jac
Celui dont le réveil tardif ne sera que négatif
Celui dont le dépôt des armes conduira à sa chute
Celui qui pris dans l’étau des compromis
Risque fort bien de rester à Fort boyard.